En 2023, plus de 90 % des organisations sont engagées ou sur le point de s’engager dans une démarche d’achats responsables.
La question n’est donc plus de savoir s’il faut ou non franchir le pas, mais plutôt quand et comment le faire.
Représentant à elle seule 50 % du chiffre d’affaires d’une entreprise, la fonction Achats est un puissant levier de transformation !
Quelles sont les bonnes pratiques pour une politique d’achats responsables efficace ?
Par où commencer ?
Comment l’améliorer ?
On vous donne quelques conseils pour faire de vos achats un acte conscient et bénéfique, à la fois pour votre organisation et pour la planète.
La politique d’achats responsables en entreprise : définitions et enjeux
“Acheter moins, et mieux. “
La politique d’achats responsables consiste pour une organisation à effectuer ses achats tout en étant soucieuse de l’éthique.
Il s’agit donc d’achats, nécessaires au bon fonctionnement de l’entreprise, choisis selon des critères favorables à l’environnement et au progrès social.
Ces critères peuvent inclure l’impact carbone, la transparence, ou encore l’impact social.
Selon l’ADEME, les achats représentent à minima entre 80 % et 90 % des émissions de gaz à effet de serre des entreprises.
De plus en plus, les organisations doivent donc tenir compte des attentes élevées de la clientèle, des collaborateur∙rices mais également de la société en matière d’engagement environnemental et social.
Cela influence alors leurs choix stratégiques. C’est ce qu’on appelle la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), et la politique d’achats joue un rôle de premier plan dans cette révolution bienveillante.
La législation vient d’ailleurs renforcer les attentes : année après année, les normes se durcissent. Il est donc préférable pour les entreprises, associations, fondations et coopératives d’anticiper la loi en mettant en place une politique d’achats responsables minutieusement réfléchie.
Mettre en place une politique d’achats responsables, par où commencer ?
Mettre en place une bonne politique d’achats responsables au sein d’une organisation ne se fait pas du jour au lendemain.
On vous présente les deux étapes essentielles pour des achats plus responsables : la réalisation d’un état des lieux, puis la définition des critères de sélection des fournisseur∙euses.
1. Faire la réalisation d’un état des lieux
Pour connaître les points sur lesquels votre organisation peut s’améliorer, il est tout d’abord nécessaire de lister les différents types d’achats réalisés au cours d’une année.
Tout doit y passer : l’informatique, l’alimentaire, les matières premières, les fournitures de bureaux, les transports, les cadeaux aux salarié∙es, les achats pour l’évènementiel, etc.
Pour chaque achat, assurez-vous qu’il soit réellement nécessaire et qu’il répond à une vraie demande.
Chez ETIC – Foncièrement Responsable, notre politique d’achats s’affine et évolue. Avec le temps, nous nous sommes rendu compte que certains achats n’étaient finalement pas nécessaires, ou qu’ils pouvaient être optimisés.
A titre d’exemple, auparavant, nous achetions des adaptateurs USB vers RJ45 pour permettre la connexion wifi en filaire sur nos PC. Cependant, ces embouts étant fragiles, il fallait en recommander régulièrement, entraînant un impact négatif sur notre consommation. Nous avons donc changé nos critères lors de l’achat de nos ordinateurs : dorénavant, ils sont tous équipés d’une prise RJ45 et nous n’avons plus besoin de commander d’adaptateurs !
Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres, mais c’est représentatif de la démarche à adopter pour une bonne politique d’achats responsables : chercher des alternatives pour éviter de consommer !
2. Définir des critères de sélection des fournisseur∙euses
Une fois votre état des lieux réalisé, il est temps de voir si vos fournisseur∙euses respectent votre politique pour chaque achat que vous avez listé.
Cela signifie que vous devez établir une liste de critères de sélection de vos fournisseur∙euses.
Alors, qu’est-ce que vous devez garder à l’œil ? Vous pouvez notamment surveiller :
- L’éthique et la responsabilité sociale : respect des droits humains, engagement envers la diversité et l’inclusion, absence d’utilisation de travail des enfants, soutien à des initiatives sociales ou environnementales, …
- La durabilité environnementale : certifications environnementales, matières premières durables, gestion des déchets, …
- La qualité des produits : normes de qualité et de sécurité, innovation pour des produits plus durables, …
- La gestion de la chaîne d’approvisionnement : réduction de l’empreinte carbone grâce à des partenaires locaux, surveillance des sous-fournisseur∙euses pour garantir le respect des critères de responsabilité, …
A titre d’exemple, chez ETIC, nous sélectionnons nos fournisseurs et fournisseuses grâce à un code de conduite éthique : les Quintessentielles.
Les fournisseur∙euses doivent alors respecter les 5 principes suivants :
- Le Triple Bilan : il s’agit de l’équilibre le plus juste possible entre performance sociale, environnementale et financière ;
- La sélection cohérente des partenaires ;
- Les principes de gestion éthique : c’est-à-dire la qualité des services, les conditions des salarié∙es, etc ;
- La gouvernance partagée ;
- La transparence du reporting.
Par exemple, l’association INTER RELAIS effectue le ménage dans les locaux de notre tiers-lieu LE FIL à Toulouse et nous permet de contribuer à l’insertion professionnel des demandeurs et demandeuses d’emploi de l’agglomération toulousaine.
Après avoir évalué vos fournisseurs et fournisseuses selon vos critères, vous aurez une meilleure vision de vos pistes d’améliorations.
Il se peut alors que votre organisation opte pour de nouveaux partenaires, plus responsables et engagé∙es.
Pour cela, il est nécessaire de se renseigner, faire de la veille pour voir quelles solutions existent et sont proposées par des fournisseur∙euses plus en phase avec votre politique d’achats responsables. Prenez ensuite contact avec les structures que vous avez sélectionnées pour discuter de la mise en place d’une prestation idéale.
Nous vous conseillons notamment d’établir un cahier des charges détaillant vos critères. Si un∙e fournisseur∙euse ne respecte pas les conditions générales d’achat, il ou elle est alors écarté∙e de la liste.
Chez ETIC, nous challengeons également nos fournisseur∙euses en leur demandant de nous fournir obligatoirement leur bilan économique mais aussi leur bilan RSE.
Des cadeaux respectueux de l’environnement pour les salarié∙es
Pour montrer sa satisfaction et sa gratitude, il n’est pas rare qu’une organisation offre des cadeaux de remerciement à ses salarié∙es.
Mais saviez-vous que 84 % des salarié∙es souhaitent avoir accès à des offres plus éco-responsables et solidaires ?
Face à cette tendance, des alternatives apparaissent.
Vous souhaitez offrir quelques goodies à vos collaborateur∙rices ?
Le site Dream Act peut vous aider à faire des achats plus responsables. Du tote-bag personnalisé en fibres recyclées fabriqués en France aux gourdes assemblées dans un atelier d’insertion de personnes en situation de handicap, tout est minutieusement sélectionné pour être sûr de laisser la meilleure empreinte.
Dream Act, dont les bureaux se trouvent à MUNDO-M, un tiers-lieu professionnel écoconçu à Montreuil, vérifie notamment que chaque produit correspond à un processus de fabrication écologique et que les prix et la rémunération sont justes sur toute la filière.
Et pour encore plus de cadeaux éthiques, vous pouvez vous pencher sur la carte Ethi’Kdo. Il s’agit de la toute première carte cadeau qui propose uniquement des bons d’achats auprès de marques engagées pour l’environnement et éco-responsables.
D’autres actions pour une entreprise encore plus éthique
Ne pas prendre l’avion pour ses déplacements professionnels, choisir des restaurants locaux et éco-responsables pour ses journées de teambuilding, mettre en place des filières de tri dans ses bureaux, … En réalité, une multitude d’actions peut être mise en place au sein d’une organisation pour améliorer son impact.
Si on pousse la réflexion, une politique d’achats vraiment responsables implique bien plus que l’achat de fournitures : on peut être responsable jusqu’au paiement de son loyer.
Pour beaucoup d’entreprises, le loyer représente un poste de dépense colossal. Dans la majorité des cas, les loyers versés ne vont pas à des organisations exemplaires en termes d’éthique et d’éco-responsabilité.
Or, si une organisation souhaite être vraiment responsable, tous les aspects doivent être questionnés, et cela passe aussi par son bailleur.
Chez ETIC, les structures qui louent des bureaux dans les espaces proposés savent que leur loyer permet de faire naître des projets en faveur de l’environnement et du progrès social, comme WIKIVILLAGE dans le 20e arrondissement de Paris.
Avoir une politique d’achats responsables est donc un travail de longue haleine. Pour une amélioration continue, un suivi doit être effectué.
Le suivi fournit des données quantitatives et qualitatives qui permettent de mesurer les progrès réalisés par rapport aux objectifs fixés. En identifiant les lacunes, l’entreprise peut mettre en place des actions correctives pour s’aligner davantage sur ses objectifs.
C’est un travail à ne pas prendre à la légère. Selon le baromètre des Achats responsables de 2023, 92 % des grands groupes ont réalisé une cartographie formalisée des enjeux RSE aux Achats, contre seulement 34 % des PME. Cet exercice peut en effet paraître complexe pour les plus petites structures.
Grâce à votre suivi, vous pourrez également plus facilement mesurer l’impact des pratiques d’achats responsables de votre organisation et les communiquer ! ETIC publie par exemple un rapport annuel très complet à destination de la clientèle, des partenaires et des salarié∙es.